La chute:
Un jeudi soir de février 2021, je fais une chute à la maison: je glisse à cause d’un parquet trop glissant et de chaussette trop fine… ma tête: côté gauche atterrit la 1ère et mon épaule gauche ensuite.
1er réflexe: cold pack sur ma joue, mon front et mon épaule, à ce moment là je ne pense pas aller à l’hôpital et ne réalise pas du tout que je saigne. Une amie avec qui je WhatsApp, me demande une photo et là surprise: je saigne. Celle ci me conseille de désinfecter la plaie. Je découvre que çà suinte assez et que çà saigne en continu. Je décide alors d’aller voir mon voisin pompier espérant que celui ci aie un sparadrap strip et éviter ainsi l’hopital…
Pas de chance, il m’envoie directement à l’hôpital. Je décide d’y aller par moi même ayant en horreur de demander de l’aide voire d’appeler une ambulance pour une éraflure à l’oeil.
Arrivée aux urgences, j’attends évidemment un certain temps.
Finalement après 1h d’attente, une infirmière a pitié de moi avec mes mouchoirs pleins de sang. On me recoud de 5 points de suture. J’informe le médecin que mon épaule me fait horriblement mal et je pense qu’une radio serait bien. Là elle m’informe qu’il y a 4h d’attente, je suis pas un cas urgent… mais elle me précise qu’il y a beaucoup de cas de covid aux urgences donc le masque et le lavage des mains sont plus que recommandé plusieurs fois.
Je l’informe dès lors qu’attendre 2h du matin au risque de m’attraper le covid n’est pas pour moi. Je m’en vais.
Vendredi, je travaille comme d’habitude, j’ai de grosses douleurs à l’épaule, je décide d’aller voir mon super ciné Joachim. Celui ci constate qu’il pourrait y avoir un luxation mais pas de cassure. Il me conseille une attèle et une visite chez l’orthopédiste.
Mon oeil me fait gentillemment mal.
Samedi midi commence les maux de tête ….
Dimanche se rajoute à çà la difficulté de garder les yeux ouverts avec le soleil.
Lundi, je travaille. Lors d’une réunion, une collègue bienveillante m’informe que mon état est grave. Je l’écoute et décide de consulter ma généraliste.
Mardi, je la voie ainsi qu’une orthopédiste. Toutes les 2 sont choquées d’apprendre que le médecin des urgences m’aie laissé sortir dans cet état sans contrôle crânien. Mes douleurs à l’épaule continuent, l’orthopédiste fait une radio: rien de cassé. J’ai la chance d’être un peu musclée. Cà a sauvé mon épaule. Mon muscle n’est qu’hématome et me fera mal longtemps mais rien de cassé.
Vendredi je retourne voir ma généraliste pour enlever les points de suture. Je l’informe que mes douleurs à la tête et à la lumière sont encore présent. Elle me conseille de consulter un neurologue.
Le constat:
Je rencontre ce neurologue quelques jours après qui m’informe de mon trauma crânien, qui se confirme à la suite d’un électro-encéphalogramme et d’un scanner.
Zut! Moi qui aie horreur de rester isolée et bien là c’est foutu. La neurologue m’interdit tout écran: tv, smartphone, ordinateur la 1ère semaine et lecture interdite. L’idée est de mettre le cerveau totalement sur off, et loin de la lumière du jour et des écrans.
Ensuite, réintroduire lentement la lecture “bête” et les écrans en dernier.
Je décide alors de méditer quotidiennement, d’écrire, d’utiliser mon tapis de yoga d’acupression, de prendre le temps de me cuisiner de bons petits plats et surtout de relativiser. J’ai eu énormément de chance, j’aurai pu avoir un oedème cérébral voire même toute autre catastrophe.
Il me faut juste de la patience, de la douceur et de la gentillesse avec moi. Je n’en ai pas l’habitude donc ce sera une bonne expérience.
5 bonnes raisons qui m’ont aidées à vivre ce trauma:
- Détox digitale des réseaux sociaux imposés: j’ai déjà fait l’expérience de la détox digitale des réseaux sociaux sauf que là je me déconnecte aussi des écrans ordinateurs et TV. L’idée me fait très peur. C’est très intéressant d’être en totale déconnexion de tout les écrans. J’ai l’habitude en trek déjà d’être isolé de tout mais cette fois ci, le cadre est différent comme je suis à la maison. Cet isolement total me fait du bien d’abord parce que je suis KO et ensuite parce qu’il me permet d’aller regarder plus loin dans mon coeur mes émotions, mes ressentis.
- Découvrir qui sont les vrais amis, les personnes sur qui vous pouvez vraiment compter et pour qui vous comptez! Cette épreuve me fait prendre conscience des personnes qui se soucient de moi pour la personne que je suis. Même si ils/elles ne sont pas nombreux(ses), je les remercie du fond du coeur d’être présent à leur façon. Un simple message, un émoji, un appel sont déjà des messages de soutiens énormes qui réchauffe un petit coeur isolé. Je respecte tout mes contacts qui n’ont pas vu/lu sur les réseaux sociaux ce qui m’est arrivé, ou ceux qui n’ont pas pris de mes nouvelles. Certains font preuve d’un égoïsme et d’un manque total d’empathie. Je les respecte malgré tout, ils ont leur personnalité et leur façon de voir les relations humaines.
- Se préparer de bons petits plats. Je prends le temps de me préparer de bon petit déjeuner/déjeuner et dîner. Ensuite, je prends le temps de savourer. Je découvre tout mes sens gustatifs, je teste de nouvelles recettes, je prend le temps de mâcher, de goûter chaque bouchée avec plaisir.
- L’occasion d’approfondir ma technique de méditation et de pranayama et être en pleine conscience: ici et maintenant. Il y a des moments difficiles surtout quand le soleil rayonne, que le mercure monte et que je dois rester dans ma chambre rideau baissé ou porté mes lunettes de soleil dans mon séjour. Je pense alors que ce n’est encore que l’hiver. Ensuite le printemps et l’été arrive et encore plus de beaux jours à venir. Alors je passe du temps sur mon tapis d’acupression (article à découvrir sur les bienfaits très prochainement).
- La plus grande leçon de ce petit accident = apprendre à ralentir, prendre le temps de faire les choses CALMEMENT, sans précipitation. Accepter que je n’ai plus 20 ans et que je peux plus faire 4-5-6 choses en même temps.
Voilà une expérience d’isolement non attendue qui se termine très bien. Quelque soit l’expérience que vous traversez, il est parfois difficile de le reconnaître au moment où la difficulté ou l’épreuve se passe mais avec du recul et de la réflexion, on peut toujours en sortir « grandi » et “transformé”.
Merci la vie, merci le yoga, merci la méditation de me permettre de me connecter à mes émotions, d’accepter les situations plus difficiles.
J’apprécie de plus en plus la connexion à la nature. Celle ci peut aider à trouver la force nécessaire pour surmonter des moments plus difficiles.
Dans la vie, on est seul(e) face à la situation. être en couple, avec enfant(s) ou sans, au final, on est seul avec son âme et sa conscience.
J’aime beaucoup cette phrase d’Albert Einstein: “la plus grandes folies est de toujours se comporter de la même manière tout en s’attendant à un résultat différent.”
Comme il le suggère: il n’est pas possible de changer et de créer un été d’âtre différent en ayant les mêmes pensées, les mêmes émotions, les mêmes comportements et les mêmes croyances. Ce qui est possible est de penser plutôt que d’être pensé, d’agir plutôt que d’être agi et de vivre, se créer plutôt que de subir sa vie. Ne pas choisir est encore un choix que je respecte évidemment.
2 Thoughts on “5 bonnes raisons de vivre un trauma crânien”
Eh bien je suis contente Caro que ça se termine bien🙏
Ma chère Caroline!!!
Je découvre de qui t’est arrivé!!! A la lecture de ton récit, je réalise combien nous oublions de prendre très au sérieux de « petits coups », lorsqu’on est dure, par la force des choses et du temps passé à se construire sans demander, sans s’inquiéter pour soi.
Tu as eu de la chance, beaucoup de chance Caro! Si tu avais eu un problème tu sanguin, genre coagulation trop importante comme moi, tu ne serais sans doute plus parmi nous! Heureusement, tu es solide physiquement et mentalement!
Merci d’avoir partagé cette intimité qui pourra nous aider.
A moi, certainement!!
Je t’embrasse très fort et si je peux t’aider, s’il te plaît, demande-le moi, je serais très heureuse de t’alléger.
Toute mon affection,
Pascale