A l’extrême ouest de la Mongolie, surgissant du désert, se dresse le massif du Kharkhiraa et ses glaciers qui font face à ceux de l’Altaï. Un voyage unique et un itinéraire encore inexploré. Accompagnés de nos fidèles chameaux de Bactriane, je ne croise nulles autres âmes que celles des nomades.
Uvs est la région des grands lacs salés du nord-ouest de la Mongolie. Ce sont des paysages où sable et granite s’étalent en de savants mélanges pour le plaisir des yeux. De là, surgissant littéralement du désert, se dresse le massif du Kharkhiraa. Ce voyage m’emmène sur des terrains on ne peut plus variés allant des zones lacustres aux déserts en tous genres et autres steppes. Sans oublier la montagne et les glaciers ! Je suis accompagnée par les Durkhuud, une ethnie à l’accent bien marqué et à la joie de vivre communicative. Un point fort du trek. Tout comme ma caravane chamelière des plus photogéniques et qui m’accompagne du désert jusqu’aux glaciers ! Je me prépare pour 10 jours d’isolement total sans aucun accès au téléphone ou à l’électricité. En fin de séjour, afin de me faire découvrir une autre Mongolie, je me rends au Parc National de Khustay, à proximité d’Oulan Bator. Je passe une nuit au sein d’une famille nomade et je pars à la découverte du fameux cheval sauvage de Przewalski.
Le circuit
Je suis passé par Bischek en Kirghizie depuis Istanbul, je ne regrette pas ma destination mais je me demande vraiment ce qui m’a pris d’aller dans un pays comme la Mongolie, heureusement JP que j’avais rencontré en Patagonie m’accompagne, je ne pars donc pas toute seule.
Le guide Chingiss m’attend à l’aéroport de Ulan Bator pour m’emmener à l’hôtel Nine où je retrouve JP qui arrive plus tard.
Journée d’acclimatation et repos, avec en soirée un très joli spectacle de danse et chant mongol, le lendemain matin à 8h petit vol local pour Ugli, le stress au ventre de me retrouver seule isolé de tout pendant 10 jours avec JP et Sébastien, 40 ans, contrôleur de train.
Superbe vol, arrivé à Ugli en fin de journée où nous avons juste le temps de faire quelques courses avant de rejoindre notre 1er camp au bord d’un très joli lac: Ashit: c’est déjà le paysage de carte postale avec les chevaux, on a juste le temps de monter les tentes et de dîner dans le vent et le froid mais quelle beauté ce lac, ce calme, juste nous 3 avec le guide et les porteurs (Tsgoto, Mugi, Daga)
Le lendemain, notre trek de 10 jours commence, les 1ers jours, on marche dans le sable avec les chameaux souvent à côté de nous ou juste devant. On a difficile à trouver des points d’eau pour la nuit, on marche souvent bien plus longtemps que prévu car les conditions ne sont pas optimales, je porte souvent le sac de JP car il a de grosses douleurs au pied à cause de ses chaussures et que les marches sont assez soutenues dans la chaleur et le vent.
Chaque bivouac est superbe, avec des couchers de soleils incroyables, mais le plus beau nous attends après 5 jours de marche, on croise les nomades avec leur yourte et leur bétail, on dort le long de point d’eau mais dès qu’on s’en éloigne pour voir où nous sommes installés, on constate que le bivouac se trouve à un endroit digne d’une carte postale voire même plus beau que les paysages de Fred Lopez dans Terre Inconnue. La Patagonie était splendide déjà mais là ce sont des paysages à perte de vue avec des sommets au loin, des couleurs incroyables, des nomades qui traversent, les chevaux etc etc mais surtout SEUL !!!! Pas un touriste, pas un fil électrique, pas un avion… le soleil, le vent (oui beaucoup de vent), de la pluie de temps en temps (et parfois des tornades de pluie à craindre le pire mais heureusement çà ne nous joue jamais de mauvais tours)
Les marches sont toujours assez soutenues avec de beaux dénivelés, souvent assez froid et venteux, des paysages différents tous les jours. Le plus beau bivouac si je dois en choisir un, est celui de la veille de notre ascension où nous dormons près d’un point d’eau dans lequel nous nous lavons même si l’eau est glacée, après 6 jours de nettoyage à la lingette on est si heureux de se tremper même dans une eau glacée, je me suis même mouillé et lavé les cheveux, on a une chance incroyable d’assister à la traite d’un troupeau de chèvre qui passe par là et Mughi a justement besoin de lait pour eux. J’aurai voulu que Fred Lopez soit là car ce circuit vaut le plus beau des Terres Inconnues.
Evidemment nos nuits sont vraiment glaciales au point que je ne suis pas suffisamment bien équipée que le chamelier me donne tous les soirs son gros manteaux double pour me réchauffer.
Je grimpe un 4000m qui est assez difficile car il y a énormément de cailloux et çà grimpe assez bien mais nous y arrivons heureux d’y être tous les 3 (JP est resté au bivouac).
A notre retour, nous sommes invités dans la yourte toute proche pour assister à la mort du mouton qui allait nous être servie au diner. Je suis restée l’après-midi à découvrir cette famille nomade qui ne nous comprend pas mais qui est des plus souriantes et aimables, à nous servir le thé au lait de yak, le fromage de yak, je joue avec les enfants, la plus jeune qui doit avoir 6 ans me suit partout, très curieuse par tout ce que je fais, elle vient même dans ma tente me voir me coiffer, me changer, on ne parle pas mais on se regarde, jamais je n’oublierai cette petite si curieuse de voir une occidentale brune sans voix.
Nous continuons notre trek toujours au milieu de paysages interminables avec des dénivelés des passages de rivières, de la pluie parfois aussi et du vent, toujours du vent.
La fin du circuit est plus chaotique car Chingiss et Djoto se trompent de chemin, on doit monter les tentes en vitesse car JP est terriblement fatigué, nous sommes aussi tous à bout mais du coup sans point d’eau; mais on en manque pas comme à partir de 12h jusqu’à minuit il ne cesse de pleuvoir, notre soirée d’adieu a lieu sous des trompes d’eau dans une tente autour de momos délicieux et de chants locaux, et çà avec beaucoup de joies, de rires, et d’émotions de quitter notre équipe locale le lendemain matin tôt.
Nous passons par Oulan Bator car nous avons une petite extension pour voir les chevaux de Khan. Mais évidemment il n’y en avait qu’un seul : un peu une arnaque à touriste mais bon çà fait partie de ses voyages parfois.
De retour à Oulan Bator, je me réjouissais de mon vol à 11h30 le matin mais arrivé à l’aéroport : vol annulé de 12h, retour à l’hôtel pour attendre, je pense ‘’pas de souci, je me promènerai dans la ville » mais il n’a jamais autant plus en Mongolie que ce jour-là, tout est inondé, impossible de marcher dans la ville tant il pleut, je patiente donc jusqu’en soirée pour prendre mon vol à 23h50.
Le logement
Super hôtel à Oulan Bator tant à l’aller qu’au retour
Bivouac sous tente toute la durée du voyage : très confortable si on aime dormir sous tente. Je dors toujours près d’un point d’eau.
La nourriture
Malheureusement on ne part pas en Mongolie en espérant bien manger, la nourriture était très correcte pour un trek où on ne croise aucun village pour se réapprovisionner. Pour les plus téméraires, un mouton est servi, ou du bon fromage de yack.
Le niveau de difficulté
Un bon entraînement cardio est nécessaire en amont, vu les longues marches au quotidien;
La météo
J’ai eu assez de chance, temps généralement ensoleillé la journée avec des températures avoisinant les 20 degrés, nuit très froide par contre et quelques pluies de temps en temps;
Le groupe
Jean Pierre mon compagnon de voyage en Patagonie, toujours aussi charmant et Sébastien, un jeune suisse, très charmant.
Le guide
Chingiss, un vrai mongol, a été extraordinaire, et m’a bien surpris par sa condition et sa force mentale.