Ascension de l’Ausangate et Chachani (6075m)
Un superbe trek autour du plus haut sommet du Pérou et un premier 6000 m de rêve, tel est mon programme de ce voyage.
Après une acclimatation dans la vallée sacrée à la découverte des plus belles ruines Inca dont la Matchu Pichu, je pars pour une randonnée intensive dans la cordillère sauvage de Vilcanota, ponctuée de lagunes multicolores.
En 6 jours, je fais le tour du géant Ausangate, montagne sacrée au pied de laquelle vivent les Qeros, derniers gardiens de la tradition Inca ; je continue ensuite vers le lac Titicaca puis le canyon de Colca avant d’entreprendre l’ascension du volcan Chachani (6057m), lieu de pèlerinage et de sacrifice.
Le circuit
Arrivée à Lima en fin de soirée dans le quartier de Miraflores dans un hôtel confortable, et bonne nuit de repos avant un nouveau vol le lendemain pour Cusco, une petite visite de la ville pour m’acclimater en douceur.
Après direction Pisac, Ollantaytamo pour rejoindre Agua Calientes en train ; réveil très matinal comme c’est une journée fort attendue : le Matchu Picchu !!! j’arrive à 7h20 à l’entrée de la plus célèbre cité inca du continent et là je suis prise d’un immense moment d’émotion : JAMAIS DE MA VIE je n’avais ressenti une telle beauté et une aussi grande émotion en découvrant ce site, tout bonnement somptueux. C’est un de mes souvenirs les plus marquants d’Amérique du Sud. Je ne sais pas si c’était l’altitude ou vraiment la beauté du lieu mais j’en avais le souffle coupé. Je pencherais plus sur la beauté du lieu. J’ai eu beaucoup de mal à en partir pour la bonne et simple raison que je me disais que je ne remettrais probablement jamais les pieds dans cet endroit. Je ne saurais vous conseiller d’avoir vos cartes mémoires disponibles ! Vous allez mitrailler ! il y a une ambiance très particulière qui vous transporte, et qu’il est impossible après d’oublier. Retour ensuite vers cusco avec le petit train qui est plein de charme aussi.
Repos, acclimatation et découverte de Cuzco qui est une ville magnifique, haute en couleurs, et il n’est pas rare de voir les habitants habillés en tenue traditionnelle péruvienne. Ancienne capitale Inca, ainsi que capitale historique du Pérou, elle est perchée à 3400 mètres d’altitude ! Personnellement, je n’ai pas souffert de l’altitude mais certains mâchaient de la coca pour limiter les maux de tête. Visite de la vieille ville qui ne manque pas de charme aussi, bref impossible de s’ennuyer à Cusco, tout est jolie, il faut se laisser guider et découvrir toutes ses jolies petites rues pavées, et peut être découvrirez vous un joli marché où déguster un jus de fruits délicieux.
Le lendemain départ pour mon 1er trek situé à 3900m, magnifique randonnée à travers la plaine traversée par des ruisseaux d’eau cristalline. Fin de journée, superbe campement au bord de la lagune Sigrenacocha (première soirée sous tente à des températures très froides mais quelle beauté avec un joli ciel étoilé et un bon dîner de légumes, quinoa, potage, thé…) L’équipe locale est aux petits soins et nous amène de quoi nous réchauffer au réveil et faire une mini toilette.
On se lève avec un temps plus gris en direction de Pacchanta à 4300m, longue journée de 7h d’ascension (avec de la grêle par moment), on se dirige vers le col Acuycunca (4800m) en passant à travers les roches couvertes de lichen entre lesquelles les viscaches viennent prendre le soleil. Une fois au sommet la vue sur la cordillère est imprenable même si un peu bouchée par les nuages. Arrivée au campement, et bonheur de se baigner dans les sources d’eau chaude avant un dîner et un repos bien mérité.
Je continue mon trek vers Soraybamba, les paysages changent, je quitte les plaines pour m’enfoncer entre les montagnes et les lagunes d’altitude turquoise. Face à moi l’Apu Ausangate et ses 6372m d’altitude qui en font le sommet le plus élevé de la région de Cusco. Je longe le lac Comercocha où la neige s’est jointe à notre journée, avant de passer le col Paso de Campa et de redescendre vers Soraymba où je dresse ma tente et tente de sécher mes vêtements et chaussures un peu mouillées à cause de la neige mais grâce à une super tente mess et une équipe locale au top, ils prennent en main le séchage des chaussures et une heure après mes chaussures sont sèches.
Après un bon petit déjeuner au milieu des géants de glace je pars pour l’étape du jour : le col du condor (5235m) que je gravis sous une tempête de neige, la descente vers notre camp au bord de la lagune de Sibinacocha est assez pénible car vent/neige/froid et longue mais à l’arrivée tout est prêt pour me réconforter et me réchauffer.
Avant dernière étape de ce trekking qui le fait redescendre la vallée vers Chilca. Le paysage change peu à peu et les glaciers laissent place aux montagnes colorées pelées ; c’est l’occasion d’observer les vigognes et troupeaux d’alpacas que je croise sous la neige/pluie.
Le lendemain matin, je retrouve le véhicule pour partir en direction du lac et de la communauté de Llachon. En route, je visite l’ancien temple inca de Radchi et le musée de Pukara. Puis j’arrive à la péninsule de Capachica chez mon hôte (quelle merveilleuse surprise et soirée à leurs côtés).
Je passe la journée dans la communauté de Llachon à flâner et récupérer un peu, vers midi, on part sur l’île d’Amantani où je grimpe la Pachachamama, je m’amuse à me déguiser et porter les vêtements traditionnels de la communauté.
De Llachon, je me dirige ensuite en bateau vers la communauté d’Huayllano situé sur l’île de Taquile et ensuite vers une autre communauté : les Uros ; c’est finalement à l’hôtel Intiqa que je passerai une nuit complète dans un lit des plus comfortables.
Lendemain matin, départ matinal en bus pour Chivay que je rejoins à 12h pour le déjeuner et je continue ma route ensuite pour Cabanaconde.
Après un succulent petit déjeuner à Kuntur Wassi, je pars pour la Cruz del Condor admirer le survol des condors. Je marche le long du canyon pour profiter pleinement de l’instant face à cette gigantesque faille.
J’y observe des dizaines de condors voler dans les cieux andins jusqu’à plus de 4000 mètres d’altitude. Leurs ailes, leur plumage et bien sûr leur envergure sans pareille ; tout pousse au respect et à la contemplation chez les condors. J’ai pu admirer entre dix et vingt condors tournoyer autour du mirador, dont certains faisaient bien deux mètres d’envergure !
L’après-midi, je profite d’un moment bien mérité aux thermes de Yanque. Le lendemain, départ matinal pour visiter les ruines de Uyo Uyo au-dessus de Madrigal. Je découvre un merveilleux site pré inca surplombant la vallée, ce village abandonné d’Uyo Uyo possède des ruines des cultures Collagua et Inca. Je consacre mon après midi à la préparation de mon sac pour mon ascension du 6000 m, à l’écriture de quelques cartes postales et une sieste bien nécessaire avant mon ascension et me très courte nuit qui m’attend.
Çà y est le grand jour est arrivé : départ pour le camp de base du Chachani (5 175m) à 10h du matin pour y être à 12h, déjeuner tranquille, monter les tentes, prendre connaissance du terrain.
Réveil à 1h50, et départ à 2h30 dans le froid mais sous une très belle nuit étoilée, c’est lentement pas à pas que j’entame cette longue ascension pour arriver au sommet à 6 075m à 7h55. Une émotion énorme m’envahit au sommet, des larmes de joies et quelques minutes à ne pas réaliser que je suis arrivée aussi haut. Bien sûr, mon entraînement cardio régulier m’a aidé mais l’acclimatation parfaite grâce à Atalante m’a aussi très bien préparé à cette réussite.
Longue descente vers le camp de base, je replis mes affaires et direction arequipa dans un super hôtel : la casa di mi abuela et je termine ce voyage plus qu’inoubliable par 2 jours incroyables dans cette ville extraordinaire classée au partimoine de l’Unesco. Je visite le centre colonial, la place des Armes et surtout Santa Calina, le plus grand couvent au monde (quelle beauté, quelle propreté, quel calme) ; ce monument date du 16ème siècle de style andalous, il est si vaste qu’il est semblable à une ville, avec ses rues, ses jardins, ses cloîtres, ses parcs.
Je prends un vol pour Lima et ensuite une connexion vers Paris et c’est la tête plus que remplie de merveilleux paysages, rencontres incroyables, défis surmontés, tempête de neige traversées que je rentre chez moi, la tête haute et fière de mon 1er 6.000m.
Le logement
Les hôtels sont super quand on y est et les bivouacs en tente sont super même si il fait très souvent très très froid dès 17h mais l’équipe locale nous installe toujours une super tente mess où prendre nos goûters et repas.
La nourriture
Moi qui suis fan de quinoa, avocat et ceviche, de ma vie je n’ai jamais autant mangé de ceviche, de quinoa et d’avocat… s’il y a vraiment un endroit où il faut en manger c’est bien là.
Que du bonheur à chaque repas et même en trek sous tente, il y a du quinoa, des avocats, mais aussi des fruits succulents : des mangues, des papayes, des tumbo (fruits de la passion péruvien), des lucuma, des tamarillo…
Je n’ai jamais bu autant de délicieux jus/ smoothie après Bali.
Mais j’ai aussi goûté des chuppe de camarones : il s’agit d’une soupe, initialement à base d’écrevisses, mais qui est aujourd’hui composé de crevettes, moins chères et plus facile à trouver.
Elle est composée aussi avec des patates et oignons cuits dans du beurre, et diverses épices. Ils y ajoutent de l’eau, des tomates, et parfois du bouillon de poulet. Avant de servir le bouillon, le tout est mixé avec du lait ou de la crème. Celle-ci m’est servie quasi à chaque entrée dans un restaurant ou alors en complément d’un ceviche.
Un de mes péchés découvert dès mon arrivée, est le Pisco sour : un cocktail à base de Pisco, l’eau de vie nationale péruvienne, distillée à partir de raisin. Le Pisco sour se compose du jus de citron vert, du sirop de sucre de canne, un blanc d’œuf, et quelques gouttes d’angostura bitter.
Dès que je suis en ville (et pas sous la tente en trek), à chaque apéro : un pisco sour. Je suis parfois déçue mais c’est rare et il m’arrive d’en boire même 2.
La météo
Je connais toutes les météos : le vent, la pluie, le soleil, la neige, chaud et froid.
Le groupe
Une fois de plus, j’ai la grande chance de voyager avec un chouette groupe, un couple Guy et Marie, un jeune : Julien qui reste avec nous les 2 premières semaines et Louis, avec qui j’arrive au sommet du Chachani.
Le niveau de difficulté
Comme dans mes précédents treks, une préparation régulière en marche, en jogging, en vélo est une base essentielle pour réussir ce genre de trek mais à nouveau, une telle préparation vous donne une telle satisfaction ensuite et un bonheur si grand de découvrir d’aussi beau paysage et surtout de vous dépasser.
Les guides
4 guides Péruviens (un par région et par spécialité) tous aussi sympas, cultivés, généreux, souriants, professionnels, sportifs et compétents, m’ont fait découvrir chaque jour la beauté de leur pays.
3 Thoughts on “Pérou: mon 1er 6000m”
Superbe Caro. Belle démarche de partager tes beaux voyages. Celui-ci me rappelle de merveilleux souvenirs. Et je confirme le Machu Picchu est émouvant et envoutant. J ai aussi beaucoup aimé la gastronomie péruvienne.
Bonjour Caroline
Superbe voyage et exactement dans le style que j’aimerais faire.
Aurais tu le nom de l’organisme avec lequel tu es partie?
Par avance merci
Marc
bonjour Mark,
il s’agit de atalante, bonne semaine